Des chercheurs alertent depuis plusieurs années sur les dangers de certaines substances, comme les phtalates (phthalate en anglais) et des parabènes (entre autre). Si ceux-ci sont fortement suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, il est parfois difficile de vraiment prouver leurs toxicités. Leurs mécanismes d’action intimes ne sont pas toujours compris et il est difficile de vraiment cibler et voir toutes les implications de leurs effets.
Quand la dose ne fait pas le poison
On a longtemps cru que la dose faisait le poison, ce qui faisait penser qu’il suffisait de ne pas dépasser une certaine dose, pour ne pas voir apparaitre d’effets délétères. Cependant la découverte du mécanisme d’action de certaines substances chimiques, perturbateurs endocriniens, a remis en question ces différents dogmes. A l’image des substances et mécanismes qu’ils perturbent, l’action de ces perturbateurs endocriniens se fait à très faibles doses. Leurs actions démontrés lors d’études chez l’animal, corroborés dans certaines études épidémiologiques chez l’homme, ont permis d’établir des liens entre les expositions à ces produits et leurs actions sur la santé.
Ce qu’une étude démontre
Une petite étude, mais néanmoins très interessante sur les phtalates et les parabènes présents dans des cosmétiques, a permis de mettre en évidence leurs implications dans le développement du cancer du sein. Plus particulièrement, cette étude a permis de mettre en évidence qu’une réduction de l’exposition à ces deux classes de produits permettaient de diminuer les risques de cancer du sein.
Démontrer un lien de cause à effet est assez difficile, et on est souvent amené à conclure des suppositions, en l’absence de preuves vraiment explicites. C’est un long processus, qui implique de faire des études in vitro, sur l’animal puis de confirmer les suppositions par des études épidémiologiques sur des cohortes de population. Tester des produits sur l’homme n’est pas envisageable, d’un point de vue éthique, bien évidement. Mais cette étude en particulier est intéressante, car elle s’appuie sur des données récoltés sur un échantillon de 41 femmes chez qui ont a demandé de supprimer ces substances problématiques.
Phtalates et parabènes, des perturbateurs endocriniens problématiques
En effet, dans cette étude, ce sont des femmes, sujets sains, sans cancers du sein, qui ont été recrutés. On leur a demandé d’arrêter tout cosmétiques contenant des phtalates et des parabènes sur une période de 28 jours. On a mesuré à J0 et J28, leurs taux sanguins et uriniares de phtalates et parabènes.
- Les phatlates sont retrouvés particulièrement dans le parfum des cosmétiques : cela permet de fixer le parfum. (les phtalates à chaines longues ont été interdits dans les produits cosmétiques en Europe). A noter, vous ne verrez jamais leurs noms dans les listes d’ingrédients, dans la mesure, où ils sont inclus dans la composition des parfums qui n’a pas forcément à être communiquer. Les phtalates sont retrouvés aussi dans de nombreuses autres applications, notamment dans les plastiques souples. N’étant pas solidement fixés aux plastiques, ils se retrouvent souvent dans les poussières de maison.
- Les parabènes sont des conservateurs, que l’on retrouve assez souvent dans les formulations. (Au niveau européen, la réglementation encadre l’utilisation des parabènes dans les cosmétiques : leur concentration maximale ne doit pas dépasser 0,4 % pour un parabène seul et 0,8 % quand plusieurs sont utilisés. Certains parabènes à chaine longue, ont été restreints voire interdits en Union Européenne.) Le méthyl parabène reste le parabène le plus utilisé.
Déroulement de l’étude
Dans cette étude, l’arrêt de ces produits devait se faire sur au moins 28 jours. Ces deux groupes de substances, phtalates et parabènes ne s’accumulent pas dans l’organisme et leur demie-vie d’élimination est de quelques heures. Lorsqu’on diminue l’exposition à ces 2 groupes de substances, leurs taux dans le sang et dans les urines diminuent rapidement. A noter tout de même que l’on est aussi exposés à ces substances via d’autres voie d’exposition.
Chacun de ces participantes, a eu une biopsie réalisée à travers les tissus, au niveau du sein, au début de l’étude et à la fin (après 28 jours).
Ce que révèle l’étude après 28 jours
Les chercheurs ont noté une inversion significative des voies de signalisation cellulaire associées au cancer ainsi que des changements significatifs de l’expression de gènes associés au cancer du sein, après 28 jours d’arrêt de produits contenant parabènes et phtalates, corrélés par des taux faibles de ces substances au niveau urinaire. De telles caractéristiques sont largement documentées dans l’étude des processus de cancers du seins.
Les taux urinaires des phtalates et parabènes et de leurs métabolites urinaires étaient mesurés au début et à la fin de l’étude.
Cette réduction révèle l’impact moléculaire in vivo (chez la femme), de ces perturbateurs endocriniens xénooestrogènes dans des tissus humains sains. Il a ainsi été montré que la substitution par l’utilisation de produits sans parabènes et sans phtalates inverse les profils d’expression des gènes pro-cancérigènes et ce sur 28 jours SEULEMENT.
Ainsi, la signalisation fonctionnelle médiée par les œstrogènes est normalisée dans les cellules mammaires des participants après arrêt de ces substances.
Les chercheurs ont ainsi pu donc conclure que la réduction aux expositions quotidiennes de ces produits est certainement une prévention stratégique contre le cancer du sein. Ce qui signifie que ce que vous faites tous les jours est important. Réduire son exposition quotidienne à certains produits permet réellement de réduire ses risques de cancers, et bien d’autres conditions, car malheureusement, ces deux groupes de produits, sont réellement impliqués dans de nombreuses pathologies.
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