{Brèves de blog} Le chlorpyrifos enfin arrêté !

Aujourd’hui, je vous parle du Chlorpyrifos, ce pesticide de la famille des organophosphorés.

 

Il faut bien des bonnes nouvelles parfois et celle-ci est particulièrement la bienvenue :

Le Chlorpyrifos ne va plus être produit d’ici à la fin de l’année 2020.

Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ?

En juin 2019, le journal Le Monde commençait son article par : « C’est une famille de pesticides qui vole en moyenne 2,5 points de quotient intellectuel (QI) à chaque enfant européen.« 

Neurotoxique et perturbateur endocrinien au niveau de la signalisation thyroïdienne, le Chlorpyrifos est un pesticide organo-phosphoré, une famille qui a remplacé la famille des organochlorés dont le fameux DDT.

Et on retrouve toujours les mêmes procédés : l’absence d’études au lancement du produit par absence de régulation (la loi aux Etats-Unis, remonte à 1976), études biaisées, d’autres études alarmantes, suivis de cohortes et la polémique qui monte … pour au final s’apercevoir que le produit est toxique, même à faible dose !

De nombreuses études avaient permis de comprendre dès la fin des années 90.

Dans un article du Monde, daté du , on peut lire :

« Les enfants ayant été exposés aux taux de chlorpyrifos les plus élevés avaient, à l’âge de 3 ans, des scores de développement psychomoteur inférieurs, des risques augmentés de troubles de l’attention et plus de chances de présenter un retard mental par rapport aux moins exposés. De telles conclusions sont cohérentes, ajoutait l’EPA dans son expertise de 2015, avec les résultats de douze autres études publiées à partir des données issues de quatre cohortes différentes. »

En 2011, les résultats d’une étude (Virginia and al.) menée chez des bébés avait permis de montrer que les bébés les plus exposés pendant la grossesse présentaient des pertes de QI, déficit de l’attention et des déficits cognitifs. Cette étude avait suivi 265 enfants pendant 7 ans.

En 2016 après le départ d’Obama, le chlorpyrifos, était sur la sellette aux Etats-Unis, puis le nouveau directeur de l’EPA a tout arrêté et laissé tomber la menace du bannissement. C’est finalement, la compagnie productrice qui face à la diminution des ventes, a fini par décider d’arrêter la production.

Des études menées sur le rat dans la fin des années 90 avaient permis de mettre en évidence les effets délétaires sur le cerveau de bébé rats. Les résultats statistiques avaient été truqués pour masquer les effets nocifs.

8 états de l’Union Européenne avaient déjà décidé d’arrêter sa commercialisation en juin 2019 et aux USA, 6 états avaient annoncé leur intention d’interdire le produit alors qu’il n’est pas interdit au niveau fédéral.

Sources

https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/11/16/le-chlorpyriphos-pesticide-sur-la-sellette-a-ete-autorise-sur-la-foi-d-une-etude-biaisee_5384143_3244.html

https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/17/chlorpyrifos-les-dangers-ignores-d-un-pesticide-toxique_5477084_3244.html

https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/08/le-chimiste-americain-corteva-va-cesser-de-produire-du-chlorpyrifos-d-ici-a-fin-2020_6028896_3244.html

Seven-Year Neurodevelopmental Scores and Prenatal Exposure to Chlorpyrifos, a Common Agricultural Pesticide, Virginia Rauh et al., Environ Health Perspect. 2011 Aug; 119(8): 1196–1201. consultable sur https://ehp.niehs.nih.gov/doi/10.1289/ehp.1003160

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