J’ai lu pour vous, ce livre : Count Down de Shanna H. Swan, PhD. Ce livre paru en février 2021 aux Etats-Unis, a déjà fait couler pas mal d’encre. Si l’on savait le sujet délicat, S Swan reprend de A à Z, le problème grandissant de l’infertilité dans le monde et plus particulièrement dans le monde industrialisé. Elle dresse un tableau pessimiste sur la situation. Cependant, le dernier chapitre du livre se veut optimiste, ce qui permet de le terminer sur une note un peu moins lourde.
Qui est l’auteure du livre, Count Down ?
Shanna H. Swan est une scientifique de renon, leader dans sa spécialité, l’épidémiologie de l’environnement et de la reproduction. Elle travaille dans le centre médical de Mount Sinaï, à New-York. Elle est l’auteur de plus de 200 publications scientifiques. Elle alerte depuis longtemps sur le déclin de la fertilité.
Le constat de la diminution du nombre de spermatozoïdes
Le livre part d’une méta-analyse, réalisée en 2017 et co-signée par Shanna H. Swan. Cette méta-analyse, a analysé près de 185 études, incluant des échantillons de sperme de 42935 hommes de 50 pays entre 1973 et 2011. Ils ont constaté que la concentration de spermatozoïdes – le nombre de spermatozoïdes par millilitre de sperme – avait diminué chaque année. Cela représente une baisse totale de 52,4%, chez les hommes d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Australie et de Nouvelle-Zélande.
Beaucoup de gens n’ont retenu que cela, mais ce livre va bien au delà. Il décrit aussi toutes les anomalies, et problèmes rencontrés qui aboutissent globalement à une diminution de la fertilité. Que ce soit chez l’homme ou chez la femme, de nombreuses causes sont retrouvées.
Les autres problèmes sous-jacents soulevés par Count Down
Cela va des malformations génitales sexuelles observées chez les bébés garçons, regroupées sous les noms de cryptochidie et hypospadia, aux problèmes rencontrés chez les femmes en âge de procréer. Ces problèmes peuvent être des maladies comme l’endométriose ou le syndrôme des ovaires polykystiques (SOPK). Le livre souligne les recherches existantes qui montre que l’exposition à la fumée de cigarette, à l’alcool et aux produits chimiques in utero, sont souvent la cause de cette chute. Mais elle souligne aussi que des éléments ainsi que le stress, l’obésité et l’âge, étaient des facteurs associés à cette baisse.
D’un autre côté, l’auteur rapporte, une augmentation d’avortements spontanés qui peuvent être mis sur le compte d’une mauvaise qualité des spermatozoïdes, tout comme la présence d’un ovule défaillant.
L’auteur va même beaucoup plus loin
Le livre décompose donc ces questions, révélant ce que de nombreux chercheurs ont appris sur la façon dont le mode de vie et les expositions chimiques affectent la fertilité, le développement sexuel – mais aussi et c’est là qu’elle ose mettre en avant, un sujet devenu très sensible, ici outre Atlantique, potentiellement l’augmentation de la fluidité des sexes à travers la perception de son appartenance à un genre donné.
Souvent, elle met en parrallèle ce qui a été aussi observé dans la nature sur des groupes d’animaux qui ont montré des malformations génitales, pertes de la fertilité etc, observations, si il faut le rappeler qui avaient déjà été décrites dans le livre de Rachel Carson, Le printemps Silencieux, en ….. 1962, date de la parution de ce livre qui n’a pas pris une ride, malheureusement.
Les expositions aux produits chimiques et principalement aux phtalates, perturbateurs endocriniens
Les phtalates sont souvent pointés du doigts dans cette baisse de la fertilité. Cette exposition est particulièrement problématique in utero, sur les bébés garçons. Mais la liste ne s’arrête pas là, et l’auteur pointe du doigt, de nombreux autres produits chimiques, avec en particulier certains métaux lourds mais aussi les pesticides.
Pour optimiser sa fertilité, elle apporte à la fin des recommandations pour diminuer son exposition lors de la grossesse mais aussi lors de la période pré-conceptionnelle. Elle termine enfin, le livre par une note d’optimisme que j’ai un peu de mal à partager tout de même, en indiquant, que les législations ont déjà fait reculer l’utilisation de certains produits et que l’on peut donc s’attendre à une amélioration.
Mes impressions sur le livre Count Down
C’est un livre qui n’est pas encore traduit mais qui je suis sûre prendra toute sa place très prochainement au niveau mondial. Il rejoindra certainement les livres iconiques sur le sujet, tels que : Le Printemps Silencieux ou Our Stolen Future de Theo Colborn.
Je l’ai lu assez rapidement. J’y ai découvert certaines informations que je ne savais pas, mais j’ai surtout retrouvé beaucoup de choses que je connaissais. L’auteur a eu le mérite de rassembler toutes ces informations qui pour certaines font partie de ses propres recherches. Elle va de plus au delà en questionnant de façon très délicates certains faits de sociétés.
Bref, je pense que c’est un livre qui va marquer notre époque et j’espère sincèrement qu’il bouleversera les esprits. L’auteur expose des faits suffisement alarmants pour qu’ils ne soient ignorés. A mon avis la baisse de fertilité, ainsi qu’une menace sur l’intelligence des générations futures, sont les 2 plus grandes menaces qu’encoure l’humanité.
Si vous voulez aussi en savoir plus sur le sujet, mais aussi sur le sujet de l’impact de ces produits chimiques sur notre santé, si vous êtes un professionnel de santé qui voit au fil des années, augmenter les cas d’infertilité, de problèmes de santé chroniques sans comprendre, pourquoi, je vous propose de venir prendre connaissance de la formation que j’ai créé, Le Chaînon Manquant.
Presse et sources
- https://www.washingtonpost.com/lifestyle/wellness/fertility-chemicals-damage-count-down/2021/03/04/b491e220-6cad-11eb-9f80-3d7646ce1bc0_story.html
- https://www.nytimes.com/2017/08/16/health/male-sperm-count-problem.html
https://www.nytimes.com/2021/02/20/opinion/sunday/endocrine-disruptors-sperm.html