Méfiez-vous du greenwashing dans les cosmétiques et produits ménagers

Comment éviter le greenwashing dans les produits cosmétiques et les produits ménagers ? Mais tout d’abord, qu’est ce que le greenwashing et surtout pourquoi est-il si présent dans les rayons des supermarchés ? Le mouvement green est à la mode, les industriels ont bien compris que pour satisfaire le consommateur de plus en plus averti, il était indispensable de surfer sur la vague. Mais on-t-ils vraiment la volonté de réaliser et commercialiser des produits greens, c’est à dire exempts de produits chimiques problématiques pour la santé, l’environnement et le bien de tous ?

Mais qu’est-ce que le greenwashing ?

Le greenwashing ou en français, « l’écoblanchiment », désigne des pratiques pour donner à un produit, une image écologique, naturelle et respectueuse de l’environnement, alors qu’il ne l’est pas. Il s’agit de pratiques marketing qui vont permettre de faire croire que le produit en question, est sain à tous les points de vue.

Pour cela, ils vont jouer sur des couleurs, des mots et des appellations pour réellement donner un sentiment de sécurité au consommateur pour lui faire acheter le produit.

Les divers visages du greenwashing

Il existe diverses techniques utilisées par les industriels aussi bien dans l’industrie des cosmétiques que l’industrie des produits méangers pour faire passer un produit green, alors qu’il ne l’est pas vraiment.

  • On jouera d’abord sur l’apparence du produit : le produit sera épuré, d’une couleur évoquant la nature (donc plutôt vert), avec des plantes ou des fleurs. Cela attirera l’oeil, en même temps que cela créera un sentiment de confiance. On joue donc sur l’émotionnel.

  • La marque pourra opter pour des mots dans l’appellation de ses produits, on trouvera, des termes comme éco, naturel, bio etc…
  • On trouvera aussi de nombreuses appellations, qui si vous cherchez bien n’ont aucune base légale ou réglementaire, mais qui vont attirer l’oeil du consommateur. On mentionnera de nombreux produits qui ne sont pas présents. Cela peut être fondé, mais cela peut aussi être l’arbre qui cache la forêt. Si l’on retrouve la mention : sans parabène, cela peut ainsi attirer l’attention du plus averti, mais le sans gluten, peut aussi berner le moins informé.
  • Attention, cependant, et c’est là que les régulations diffèrent : aux Etats-Unis, rien n’est quasiment interdit, mais pour les cosmétiques, l’Union Européenne régule de façon bien plus stricte ce genre d’appellations et donc vous ne trouverez pas autant de mention SANS … Mais cela n’empèche pas d’en trouver certaines qui pourront être mises en avant pour apporter un gage de sécurité : telles : sans alcool, sans produits animaux,
  • Il peut y avoir des appélations positives qui vont conforter le consommateur et lui faciliter l’achat.

Voici quelques points plus précis qui peuvent être utilisés pour véritablement tromper le consommateur, voire même lui donner bonne conscience car rappelez vous, on va jouer sur 2 fibres : la fibre écologique et la fibre bien-être/santé. Donc plusprécisément, on retrouvera ces différentes techniques :

  • Mettre en avant un produit sain, qui n’est que minoritaire, pour dissimuler d’autres ingrédients beaucoup moins verts,
  • Mettre en avant, le fait qu’un emballage est recyclé, tout en ommetant de mentionner que le produit peut potentiellement contenir un produit problématique.
  • Des appellations qui ne constituent aucune preuve et qui n’ont aucune assise juridique ou réglementaire comme : allégation «de source éthique» ou «fabriqué avec des ingrédients biologiques» sans aucune preuve à l’appui (labels ou certifications). Attention cependant, en Union Européenne, les allégations de ce genre sont très encadrées donc elles ne se verront plus trop, mais en dehors, de l’UE, on pourra retrouver ce genre d’allégation.
  • L’utilisation de terme imprécis avec des revendications «naturel», «écologique» qui n’ont pas de sens réel et ne nécessitent aucune certification.
  • des allégations qui n’ont rien à voir : comme «Dentifrice sans triclosan» alors que le triclosan n’est plus autorisé à être ajouté au dentifrice (aux USA seulement, pas en Union Européenne, où ce genre d’allégation n’est pas permise et surtout où le triclosan est encore autorisé à hauteur de 0,3%).
  • la mise en avant d’un ingrédient bio alors que le reste ne l’est pas !
  • Mais un autre exemple pour vous faire sourir, c’est les allégations souvent retrouvées comme «sans gluten» sur le jus de pomme or il n’y a jamais de gluten dans le jus de pomme.

Alors comment éviter le greenwashing ?

Se fier à un label

Si cela est plus encadré en France et en Europe, il n’est jamais interdit d’utiliser une couleur verte et des illustrations de feuilles pour faire plus naturel, tandis que la composition du cosmétique ou du produit ménager dément cette affirmation.

  • La meilleure garantie que vous pissiez avoir sera de se fier à des labels sûrs comme : ECOCERT, Naure et progres, ou BIO : ces labels sont contrôlés et certifiés. Le cahier des charges est strict et donc garantie une composition à la fois bio, tout en interdisant certains ingrédients problématiques comme : les silicones, le PEG, les parabènes, le phenoxyéthanol.

Utiliser une application : oui mais …

Vous pourrez alors vous tourner vers des applications de smartphone qui sont très à la mode. Malheureusement, il faut rester vigilant, car si l’initiative est à saluer, il peut s’y glisser des erreurs :

  • des erreurs dues à l’application,
  • mais aussi dû à des changements de formulations qui ne seront pas réactualisées dans les bases de donnnées des applications. Le marché est énorme (près de 800 000 produits commercialisés en Europe) et chaque année, c’est quelque 10% des formulations qui changent, donc il peut être difficile pour les applications d’être à jour. D’autre part, parfois, elles vont faire une moyenne sur la qualité des produits et donc ne vont pas refléter précisément la présence d’ingrédients très problématiques.

Faire ses produits soi-même

Enfin, le DIY est à la mode et si la fabrication de produits cosmétiques reste plus délicate, celle des produits ménagers est plus simple et ne demande que peu d’ingrédients qui sont d’ailleurs peu onéreux comme le citron, le bicarbonate de sodium, le vinaigre blanc etc ….

Connaitre les produits les plus problématiques à éviter

Savoir quels ingrédients il faut éviter, permet aussi de faire un tri. Malheureusement, la liste est longue et ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Voici une liste pour les cosmétiques : elles vous permettra de faire déjà un peu le tri.. Certains de ces ingrédients se retrouvent aussi dans les produits ménagers, comme les SLS.

L’avenir du greenwashing

Il semblerait que la pratique du greenwashing soit en recul, tout du moins en Europe, où la réglementation devient de plus en plus stricte. De plus, désormais, les industriels et les annonceurs hésitent à utiliser des arguments écologiques basés sur des contre-vérités car il peut y avoir des retombés négatives par la presse, mais aussi par les consommateurs qui sont de plus en plus avertis. certains grands groupes n’hésite pas à plus de transparence,. C’est le cas de Johnson qui a dédié un site entier à la transparence sur ses produits. Attention, enfin, les réglementations ne sont pas les mêmes entre les produits ménagers et les produits cosmétiques et elles restent plus laxistes pour les produits ménagers. Le greenwashing peut cependant persister de façon plus incidieuse. A nous, de rester vigilant.

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