La femme enceinte a toujours été au centre des recommandations. Certains médicaments lui sont interdits. On recommande de ne plus fumer et de ne plus boire d’alcool. La femme enceinte est sous surveillance pour certaines maladies, comme la toxoplasmose. Mais qu’en est-il des polluants de tous les jours ?
Au delà de malformations spectaculaires retrouvées dans des cas d’expositions avérées comme la thalidomide dans les années 60 par exemple, il est parfois difficile de comprendre les implications réelles de ces précautions supplémentaires. On nous parle souvent de faible poids à la naissance, mais au delà de cela, les statistiques font émerger de nouvelles observations.
Pourquoi ?
Ces dernières années, de nombreuses recherches ont permis de comprendre que le foetus est exposé beaucoup plus qu’on ne le pensait aux éléments extérieurs et plus particulièrement à la pollution. Les recherches ont permis de mettre en évidence que les polluants passent la barrière placentaire et viennent donc agir directement sur le développement du futur bébé et interfèrent à tous les niveaux de son développement.
La première partie de la grossesse est la période la plus vulnérable pour le futur petit être, c’est à ce moment que se développent les organes, et plus particulièrement le cerveau.
En 2005, une étude américaine de l’EWG (Environnemental Working Group) sur 10 bébés, a dénombré la présence de 287 produits polluants dans le cordon ombilicale à la naissance. Parmi ces produits, 180 étaient cancérogènes, 217 neurotoxiques et 208 sont connus comme étant tératogènes. Cette expérience a permis de mettre en évidence la présence de mercure, d’hydrocarbures aromatiques, de retardateurs de flamme, de biphenyls etc.. et surtout de prendre conscience de l’ampleur du problème.
Alors pourquoi est-ce important ?
C’est important car il faut mettre en parallèle, la montée vertigineuse de certaines maladies chroniques, auto-immunes, ou troubles neurologiques qui touchent les enfants mais aussi les adultes. Au delà, des développements récents, les chercheurs se penchent de plus en plus sur l’impact de ces polluants sur l’expression des gènes. L’épigénétique devient une science émergeante qui permet de comprendre les mécanismes d’action à long terme sur cette période charnière. Mais une chose et de comprendre ces mécanismes d’interférence, une autre chose est de comprendre où l’on peut agir pour diminuer cette exposition. Car c’est à travers des petits gestes du quotidien, que à son niveau, la femme enceinte peut commencer à réduire cet impact. Dans un précédent article, j’avais détaillé 5 conseils à donner à une femme enceinte. L’ampleur du problème est tel, qu’il faut bien sûr élargir les conseils et adopter véritablement une stratégie de protection.
Le problème est aussi difficile à intégrer car ces polluants n’ont pas un effet immédiat mais ont un effet qui s’accumule dans le temps et vient compromettre la santé à de nombreux niveaux. La grossesse est un moment charnière de prévention et cette notion devrait désormais faire partie des conseils donnés aux futures maman. Or l’information est diffuse, elle apparait souvent dans la presse. Les conseils vont tout azimut et il n’est pas toujours facile de faire la part des choses. Les prises de conscience commencent mais il est désormais important que les professionnels de santé intègrent aussi dans leur pratique es conseils de prévention pour que le message prenne de l’ampleur et ainsi touche toutes les classes de patients.
Savoir où intervenir et comment peut submerger. Il y a nécessité de hiérarchiser l’information pour que le message soit entendu ! Mais comment ?
Le sujet vous passionne ou vous interpelle ?
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Le Chaînon manquant : Protéger bébé les 1001 premiers jours